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17/9/2009
non qu'il s'agisse de brouiller le chemin mais plutôt de l'éclaircir ce qui faisant allégeance au mot pour diriger la pensée me pousse à me demander si je ne vais pas aller à contre sens


Christ has no face

Les simulacres sont le sang du produit corporel ou sont-ils de dieu ?

 - bon, ça part de travers, le txt doit expliquer ce que les gens voient.

L'unité. Évidemment tout n'a pas commencé là puisque
 - .

Je ne sais pas si je crois en dieu puisque je le vis sans avoir d'idée précise de ce que je vis puisque je le découvre sans cesse. Étant entendu que dieu ce soir est ce qui me dépasse, ce que je suis, ce que tu es, de la même manière sans doute que la nourriture dans ton frigo existe.

Ainsi en face de toi tu verras des fotographies dont j'ai voulu que quelqu'un d'autre que moi puisse les voir pour partager, échanger de ce sentiment d'exister à partir d'un originel dont l'histoire a été écrite.

Etant entendu que la pensée ne se construit pas selon un ordre chronologique bien qu'elle y soit confrontée, je ne respecterai aucun ordre dans les annotations suivantes.

Dans un coin tu verras le Christ dieu enfant et ce que tu voudras, allongé sur une toile dans un berceau sanctuaire de satin. Quand tu te pencheras tu comprendras, puisque tu connaîtras l'image.
La Culture.

bon, à quoi ça ressemble déjà le projet ?



Ah oui, c'est vrai...
bon, le cercle concentrique, dans lequel je t'invite à pénétrer, ce sont les apôtres, et toi, tu es number thirteen, tu es Jésus !

le truc sur le matelas, mon matelas, c'est un gisant. J'ai trouvé sur le web une peinture de Philippe de Champaigne que j'ai adaptée en lui effaçant la tête après quelques manipulations virtuelles.
Là, c'est moi et lui à la fois.

En face, au milieu, c'est dieu. Je n'y suis pour rien même si j'ai participé, plusieurs moments donnés à ce qui est devant toi. Je n'ai jamais pensé qu'il y soit ce qui y est. Et pourtant, mon entreprise humaine a prit un tout autre sens une fois presque fixé. Car tout ce que tu as devant toi est encore sensible à la lumière, à l'hygrométrie, aux bactéries, à la température, au regard qu'on y porte...
Donc ce sont les funérailles de Jésus sur la partie haute, le reste étant ce qu'il est mais faisant partie du tout qu'est cet espace.
à droite, c'est la première pièce chronologiquement de l'xpo... avril ou mai 2009.

Comme l'autre, moins fixée encore.

Je ne montre pas ce diptyque  comme je l'ai réalisé. Les "bandes blanches" verticales se trouvaient toutes le deux à droites. L'émulsion trop fragile à fuit sous les caresses pourtant délicates du pinceau enduit  de révélateur allant de droite à gauche. J'ai révélé celle de gauche en premier. Ensuite j'ai compris ce qui se passait et j'ai massacré celle de droite sans aucune règle autre que celle de ma timidité. Ensuite j'ai enlevé le Scotch, ou je l'avais fait avant... et puis fait coulé du fixateur sur les toiles, en douceur, profitant de l'aubaine liquide pour "rationaliser" mes coupes de pinceaux sur la deuxième toile.


Il y a un caisson avec un truc aussi mais je ne suis pas certain de la montrer (en haut à droite sur l'image)

Sur la gauche, c'est le révélateur, un bas relief du XIIème à Saint-Menoux (03) sur lequel le visage du Christ a été effacé.
Ce jour là m'est apparue l'évidence que le Christ n'est autre que nous même. Enfin pas vraiment ce jour là mais j'ai pu alors faire la foto qui m'a permis de montrer la trace de ce visage "absent" donc universel.

Qu'est-ce qu'il y a d'autre....
ah oui ! Le son. Donc mix sur (revenons sur le Saint-Suaire de Turin, écrit par... en 1280 et qq par qq'un ou sur du 1280 et qq par Léonard de Vinci en XIV et qq.
Donc le son, le fond sonore est une interprétation sur une interprétation de) "Santa Maria" "d'Alfonse le sage", roi de Castille au XIII siècle.

Je commence à comprendre que ce qui devait être dit a été dit (quelque part dans l'xpo vers une prise...) et qu'il s'agit dès lors de remixer cette matière dans une trame qui importe plus pour raconter ma propre histoire que de me perdre dans une pseudo actualisation sans cesse éternelle des souvenirs directs de ma propre histoire. Histoire que je lèguerai à mes enfants.

Puisque quand je serai éteint, ils continueront la partie.


C'est la fin du son, piètre, mais c'est ainsi. La vie continue, Dominique A chante "immortels"




 et moi aussi je continue.




Nous continuons tous, quoi que nous fassions, ensemble. Le même espace, les mêmes gens, la même vie, à des années lumières parfois de ce que nous pouvons imaginer nous de vivre, là, en France.

Dormir demain crèche école petit déj, réveil douche et sacerdoce

l'unité, je commençais par ça. Voilà donc un premier aperçu.


18/9
Christ has no face

Ce travail fait suite à une exposition à Falexpo début 2008. Là, sur un fond de musique arménienne (celle là même que j'écoutais en boucle inlassablement pour travailler) j'avais mis en place des espacements presque inaudibles, utilisant des sons (battements de coeur de mes deux derniers enfants, leurs premiers cris, des bruits de gouttes d'eau, de chaudière, de la musique... ) comme les notes d'une lente partition intérieure qui déroulerait cet environnement sonore familier.
Les fotographies que je présentais étaient un peu particulières. Sur des toiles peintes en jaune je montrais de l'émulsion photographique qui, bien qu'ayant à un moment donné "reçu" des images n'en montrait rien.

J'utilisais cette nouvelle matière pour explorer non plus l'image, le figuratif rapporté sur l'image, mais à travers l'image ma propre matière confronté donc à un figuratif invisible ayant quand même pour incidence d'assombrir, de teinter, d'opacifier la toile jaune.
Il s'est produit alors des choses surprenantes, à la manière d'apparitions.

Eric Fayet, dans le texte de présentation de ce travail, parlait de Révélation. Son mot était juste. Des révélations successives, au fil des toiles.

Dans un rythme de production très lent, 12 pièces en un an, je descendais parfois dans le noir les voir dans le labo allongées sur le châssis de traitement, encore humides, parfois noyées d'eau. C'est étrange parce que la scénographie de mon espace de travail le faisait ressembler à une chambre mortuaire et pourtant je descendais les voir vivre, évoluer. Elles restaient là, seules dans le noir pendant parfois plus d'un mois avant que je puisse les en sortir. Je les arrosais, restais quelques secondes à peine, m'excusant presque d'être venu troubler leur repos en allumant la lumière. D'autres fois je restais des heures dans ce calme, immobile la plupart du temps, à réfléchir de ce que j'avais devant les yeux comme point de départ, l'oubliant ensuite.

C'est dans ces circonstances que je me suis rapproché de Dieu. Dieu étant l'unité d'un espace contenant matière temps et énergie. Je ne sais pas si la pensée appartient à Dieu, si elle est Dieu, si elle est un artefact... En tout cas mes pensées ont convergé vers ce lien qui m'unirait à lui, son fils, Jésus Christ.

Le révélateur, un an plus tard, sera un bas relief du XIIème siècle rencontré dans l'église romane de Saint-Menoux en Bourbonnais à l'occasion d'une résidence photographique dans le cadre du projet d'éducation à la photographie "écritures de lumière". Le Christ, représenté en Majesté a son visage effacé, à coups de burins sans doute.
J'ai photographié la pierre pour garder le souvenir de ce moment en imaginant pouvoir mettre à la place le visage de tous les hommes, de toutes les femmes.
Ainsi l'histoire qui nous est décrite du fils de Dieu deviendrait celle de tous puisque chacun serait Jésus-Christ.

Après quelques passes de Photoshop pour décliner la trace du visage absent en noir et blanc voici qu'une fois de plus, dans le noir rouge du labo monte une image, posée sur les cales en bois. J'en ferai trois pour créer une sorte de flip book (vous savez, ces livres dont on tourne les pages rapidement pour voir des images fixes s'animer) triptyque.

Le deuxième triptyque de cette Xposition est tiré d'une peinture de Philippe de Champaigne, peintre baroque français du XVIIème siècle : le Christ mort. Je l'ai trouvée parfaite. Elle me fait penser à cette iconographie que s'arracheraient les prétendants au World Press Awards d'un héro mort. J'ai effacé à mon tour son visage pour laisser le corps d'un homme en paix s'allonger sur mon matelas.

Je voulais que règne autour de ces pièces une atmosphère "religieuse" (de recueillement) de paix et de vie, comme si j'avais pu descendre dans le tombeau du Christ pour en ressortir avec ces reliques en disant : écoutez tous, j'ai enregistré battre son coeur, son souffle ! Il est vivant !
J'ai enregistré ma mémoire. En cherchant sur internet les sons que vous entendez maintenant j'ai découvert une interprétation de "Santa Maria" attribué à Alphonse X dit le sage, roi de Castille au XIII siècle.
Le XIIIème siècle...
Les datations au carbone 14 du Saint-Suaire sont 1263-1283. Des théories veulent attribuer la réalisation de cette oeuvre à Léonard de Vinci pourtant né en 1452, prétextant ses capacités à mettre en oeuvre un tel ouvrage sur un tissus de l'époque des dernières croisades qu'il aurait acheté pour donner un aspect vieillot au Suaire. Ses parentés avec l'église, son athéisme forcené lui auraient même rendu plaisante cette création à tel point qu'il se serait représenté lui-même (le visage n'appartient pas au corps). Il aurait pu ainsi créer la première fotographie puisque le procédé n'est pas de la peinture, ni de l'empreinte.

Alphonse X est né en 1252. S'il ne brilla apparemment  pas dans les affaires politiques, il fut cependant très intéressé par les sciences (dont il eut un travail de collecte de ce qui exista avant lui, comme Léonard de Vinci le fit plus tard), et les arts.
Il est contemporain du tissus du Suaire.
J'avais vu dans des reportages les juxtapositions superpositions de l'image du visage de Vinci avec le suaire. C'était bluffant il est vrai. J'ai mis l'image d'une statue d'Alfonso el sabio, photographiée à l'Alcazar de Jerez de la Frontera, Cadiz, sur le suaire et je trouve que les deux images vont bien ensemble, tout autant que celle de Léonard de Vinci.
Voire mieux puisque c'est moi qui ait trouvé ça, n'est-il pas ?


La bande son vous présente mon interprétation de ce "Santa Maria", juste assez ralentie pour voyager dans le temps. Située sous le satin blanc sur lequel repose une reproduction (puisque c'est là le nom donné à la foto d'une foto) du Saint-Suaire.


Au milieu du grand mur, c'est Dieu qui a fait ça. Il y a des jours où il faut savoir rester modeste. Ce jour là ma main et mon esprit se sont égaré dans les manipulations photographiques.
Sur la foto on devait voir le visage d'un apôtre. Quand j'ai mis du révélateur, la toile est restée blanche, à l'exception d'une marque comme une rayure noire, qui ne figurait pas du tout sur l'image projetée... Complètement dépité j'ai pris un briquet pour écrire sur la toile à la place du portrait  "I believe everything I believe anything" avec la lumière de sa flamme. Au moment d'écrire everything le pouce de mon gant en nitrile s'est enflammé, j'ai soufflé dessus mais comme il brûlait toujours et que je commençais à avoir mal je l'ai éteint dans le révélateur sur la toile à l'endroit qui en porte encore la trace.

Dans la douleur et dans la peine, ne pouvant me résoudre à l'inachevé d'une foto ratée, d'une écriture elle-même inachevée, j'ai entrouvert la fenêtre pour aérer la pièce afin de pouvoir respirer sans masque et laisser passer à peine un peu de lumière pour voir...
Je suis sorti dans la rue respirer un peu, sans résister bien longtemps avant de jeter un coup d'oeil sur la foto.
Je vis à peu près ce que vous voyez maintenant. J'ai aussitôt remis la pièce au noir pour fixer le plus rapidement possible l'image. Pour ces raisons je dis "c'est Dieu qui a fait ça" puisqu'il a remplacé ma main et mes intentions pour, communiant avec ce que j'avais déjà fait, me communiquer ces funérailles de Jésus-Christ.


A ses pieds, mises en cercle, douze photographies vous invitent à pénétrer le cercle des apôtres.  Placé en son centre vous prendrez alors la place du Christ dans l'assemblée. Curieuse assemblée d'ailleurs que j'ai voulu assez morbide, un peu comme si aujourd'hui on retrouvait leurs dépouilles momifiées pour insister sur le fait que le Christ lui est bien vivant dans une histoire qui remonte à fort longtemps dont voici des protagonistes

 




19/9

un A4 plié en deux, la largeur devenant hauteur


couverture

                                                                                         Christ has no face


extraits d'un entretien avec moi-même réalisé entre le 17 et le 19 septembre 2009.


intérieur gauche

Ce travail fait suite à une exposition début 2008 à Clermont-Ferrand. Sur un fond de musique arménienne (celle là même que j'écoutais en boucle inlassablement pour travailler) j'avais mis en place à Falexpo des espacements presque inaudibles, utilisant des sons (battements de coeur de mes deux derniers enfants, leurs premiers cris, des enregegistrements de gouttes d'eau, de chaudière, de la musique... ) comme les notes d'une lente partition intérieure qui déroulerait cet environnement sonore familier.
Les fotographies que je présentais étaient un peu particulières. Sur des toiles peintes en jaune je montrais de l'émulsion photographique qui, bien qu'ayant à un moment donné "reçu" des images n'en montrait rien.

J'utilisais cette nouvelle matière pour explorer non plus l'image, le figuratif rapporté sur l'image, mais à travers l'image ma propre matière confronté donc à un figuratif invisible ayant quand même pour incidence d'assombrir, de teinter, d'opacifier la toile jaune.
Il s'est produit alors des choses surprenantes, à la manière d'apparitions.

Eric Fayet, dans le texte de présentation de ce travail, parlait de Révélation. Son mot était juste. Des révélations successives, au fil des toiles.

Dans un rythme de production très lent, 12 pièces en un an, je descendais parfois dans le noir les voir dans le labo allongées sur le châssis de traitement, encore humides, parfois noyées d'eau. C'est étrange parce que la scénographie de mon espace de travail le faisait ressembler à une chambre mortuaire et pourtant je descendais les voir vivre, évoluer. Elles restaient là, seules dans le noir pendant parfois plus d'un mois avant que je puisse les en sortir. Je les arrosais, restais quelques secondes à peine, m'excusant presque d'être venu troubler leur repos en allumant la lumière. D'autres fois je restais des heures dans ce calme, immobile la plupart du temps, à réfléchir de ce que j'avais devant les yeux comme point de départ, l'oubliant ensuite.

Dans ces longs moments, je regardais la matière se réorganiser d'une manière invisible sur le moment mais qui de fois en fois prenait tournure. Je me suis alors sans doute  rapproché de Dieu. Un Dieu unité d'un espace contenant matière temps et énergie. Je ne sais pas si la pensée appartient à Dieu, si elle est Dieu, si elle est un artefact... En tout cas mes pensées ont convergé vers ce lien qui m'unissait à lui, son fils, Jésus Christ : la matière physique et spirituelle de ces révélations.































 







intérieur droit


Le révélateur, un an plus tard, sera un bas relief du XIIème siècle rencontré dans l'église romane de Saint-Menoux en Bourbonnais à l'occasion d'une résidence photographique dans le cadre du projet d'éducation à la photographie "écritures de lumière". Le Christ, représenté en Majesté a son visage effacé, à coups de burins sans doute.
J'ai photographié la pierre pour garder le souvenir de ce moment en imaginant pouvoir mettre à la place le visage de tous les hommes, de toutes les femmes.
Ainsi l'histoire qui nous est décrite du fils de Dieu deviendrait celle de tous puisque chacun serait Jésus-Christ.

Après quelques passes de Photoshop pour décliner la trace du visage absent en noir et blanc voici qu'une fois de plus, dans le noir rouge du labo monte une image, posée sur les cales en bois. J'en ferai trois pour créer une sorte de flip book (vous savez, ces livres dont on tourne les pages rapidement pour voir des images fixes s'animer) triptyque.







Le deuxième triptyque de cette Xposition est tiré d'une peinture de Philippe de Champaigne, peintre baroque français du XVIIème siècle : le Christ mort. Je l'ai trouvée parfaite. Elle me fait penser à cette iconographie que s'arracheraient les prétendants au World Press Photo Awards d'un héro mort. J'ai effacé à mon tour son visage pour laisser le corps d'un homme en paix s'allonger sur mon matelas.

Je voulais que règne autour de ces pièces une atmosphère "religieuse" (de recueillement) de paix et de vie, comme si j'avais pu descendre dans le tombeau du Christ pour en ressortir avec ces reliques en disant : écoutez tous, j'ai enregistré son coeur battre, son souffle ! Dieu est vivant ! Il respire encore...
J'ai enregistré ma mémoire. En cherchant sur internet les sons que vous entendez ici pour la mettre en forme j'ai découvert une interprétation de "Santa Maria" attribué à Alphonse X dit le sage, roi de Castille au XIII siècle.
Le XIIIème siècle...
Les datations au carbone 14 du Saint-Suaire sont 1263-1283. Des théories veulent attribuer la réalisation de cette oeuvre à Léonard de Vinci pourtant né en 1452, prétextant ses capacités à mettre en oeuvre un tel ouvrage sur un tissus de l'époque des dernières croisades qu'il aurait acheté pour donner un aspect vieillot au Suaire. Ses parentés avec l'église, son athéisme forcené lui auraient même rendu plaisante cette création à tel point qu'il se serait représenté lui-même (le visage n'appartient pas au corps). Il aurait pu ainsi créer "la première fotographie" puisque le procédé n'est pas de la peinture, ni de l'empreinte.

Alphonse X est né en 1252. S'il ne brilla apparemment  pas dans les affaires politiques, il fut cependant très intéressé par les sciences (dont il eut un travail de collecte de ce qui exista avant lui, comme Léonard de Vinci le fit plus tard), et les arts.
Il est contemporain du tissus du Suaire.
J'avais vu dans des reportages les juxtapositions superpositions de l'image du visage de Vinci avec le suaire. C'était bluffant il est vrai. J'ai mis l'image d'une statue d'Alfonso el sabio, photographiée à l'Alcazar de Jerez de la Frontera, à Cadiz, sur le suaire et je trouve que les deux images vont bien ensemble, tout autant que celle de Léonard de Vinci,

n'est-il pas ?


La bande son est mon interprétation de ce "Santa Maria", juste assez ralentie pour voyager dans le temps. Située sous le satin blanc sur lequel repose une reproduction (puisque c'est là le nom donné à la foto d'une foto) de ce qui est peut-être la première photographie.


Au milieu du grand mur, il y a des jours où il faut savoir rester modeste, c'est Dieu qui a fait ça.
Ce jour là ma main et mon esprit se sont égarés dans les manipulations photographiques.
Sur la foto on devait voir le visage d'un apôtre. Quand j'ai mis du révélateur, la toile est restée blanche, à l'exception d'une marque comme une rayure noire, qui ne figurait pas du tout sur l'image projetée... Complètement dépité j'ai pris un briquet pour écrire sur la toile à la place du portrait  "I believe everything I believe anything" avec la lumière de sa flamme. Au moment d'écrire everything le pouce de mon gant en nitrile s'est enflammé, j'ai soufflé dessus mais comme il brûlait toujours et que je commençais à avoir mal je l'ai éteint dans le révélateur sur la toile à l'endroit qui en porte encore la trace.

Dans la douleur et dans la peine, ne pouvant me résoudre à l'inachevé d'une foto ratée, d'une écriture elle-même inachevée, j'ai entrouvert la fenêtre pour aérer la pièce afin de pouvoir respirer sans masque et laisser passer à peine un peu de lumière pour voir...
Je suis sorti dans la rue sans résister bien longtemps avant de rentrer jeter un coup d'oeil sur la foto.
Je vis à peu près ce que vous voyez maintenant. J'ai aussitôt remis la pièce au noir pour fixer le plus rapidement possible l'image. Pour ces raisons je dis "c'est Dieu qui a fait ça" puisqu'il a remplacé ma main et mes intentions pour, communiant avec ce que j'avais déjà fait, me communiquer "les funérailles de Jésus-Christ".


A ses pieds, mises en cercle, il y a douze photographies. Curieuse assemblée que j'ai voulu assez morbide, un peu comme si on retrouvait aujourd'hui les dépouilles momifiées de ses apôtres.
Je vous invite à pénétrer ce cercle pour vous placer en son centre. Vous prendrez alors la place du Christ dans l'assemblée.




T

version finale : clic sur l'image pour agrandir

















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